Je blogue, tu blogues, il blogue...
Ce titre n'a pas pour seul mérite de vous faire réviser le présent de l'indicatif des verbes du 1er groupe (utile en ces temps de rentrée des classes), mais correspond à une reflexion que je me faisais en ouvrant Canalblog ce matin.
Que mettre dans ce nouveau message? L'angoisse de la page blanche! "Ô nuit! Ni la clarté déserte de la lampe sur le vide papier que sa blancheur défend". Ce thème ne m'avait pas réussi à un écrit blanc du bac français. J'avais axé tout le commentaire de Mallarmé dessus et récolté un 7, la plus mauvaise note de ma scolarité dans cette matière! Je me suis vengée au bac avec un 16. L'honneur était sauf.
Il y a des blogs très créatifs, qui montrent tous les jours des réalisations plus réussies les unes que les autres. A se demander s'il n'y a pas un contingent de clandestins chinois à la cave pour faire toutes ces merveilles. Si un inspecteur du travail passe par là...
D'autres sont le sujet de reflexions abouties, de billets d'humeur tous les jours différents et réussis. Où vont-ils chercher cela? Je suis sûre que je passerai ma nuit à cogiter mes tournures de phrases, et que mon sommeil, donc mon humeur s'en ressentirait. N'étant pas d'une patience d'ange avec Boulet et Boulette, ils risqueraient le placement sur dénonciation des voisins.
Il y a les instants de vie, les recettes de cuisine, les petites phrases et les photos. Un journal intime offert aux autres en quelque sorte. Ceux là j'aime les regarder quand je connais les auteurs, voir les nouveautés du petit dernier, l'évolution des travaux, le temps qu'il fait...mais je laisse rarement des commentaires. Je ne sais pas trop quoi dire, à part des banalités. Je sais , je pourrai être polie et dire bonjour, mais l'avantage du net sur la vraie vie c'est quand même la liberté.
Et moi dans tout cela? Pourquoi ces pages? D'abord par effet de mode, ou contagion. A force de lire des blogs, de devenir familière de certains d'entre eux, j'ai eu l'envie de faire pareil, tout simplement.
Pour garder le contact avec ceux qui sont loins, avec ces amitiés virtuelles mais que l'écrit a rendu proche. Ce qui est étrange, c'est que je n'ai pas encore franchi le pas de donner à ma famille et à mes amis réels l'adresse de ce blog. Etrange paradoxe que celui de livrer au monde ses réflexions intimes, tout en les célant à ses proches!
Et puis, je ne me leurre pas, il y a aussi une bonne part d'orgueil, du "regarde comme je suis heureuse, comme je travaille bien, comme ma vie est intéressante..." Peut-être le besoin de se prouver que le fait de ne pas travailler n'a pas joué sur mes neurones ou mes capacités créatrices...
Besoin également de se sentir comme appartenant à une communauté. De ne pas être seule derrière mon écran.
Et vous, pourquoi bloguez-vous?